A la rencontre d'Alysce, une artiste engagée et passionnée

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A la rencontre d'Alysce, une artiste engagée et passionnée ...

Avec un premier album sorti en 2022 intitulé « Je veux savoir », Alysce est une artiste qui pousse à la réflexion avec des textes engagés, fondus sur une voix très douce et apaisante. Une dualité qui fait d’elle une artiste à connaitre absolument, si vous n’avez pas encore eu l’occasion de l’écouter. Pour notre plus grand plaisir, Alysce a accepté de répondre à nos questions sur son parcours et ses inspirations. Une interview à ne pas manquer si vous êtes à la recherche de nouveaux talents inspirants !

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Alysce, est-ce votre prénom ou un nom de scène et si c’est un nom de scène, pourquoi ce choix ?

En réalité, c’est mon prénom et un nom de scène ! Je m’appelle Alice et avant mes premières scènes, j’ai choisi de modifier l’orthographe de mon prénom car j’avais envie de devenir une version améliorée et aujourd’hui je dis que ça compte triple au Scrabble…

Quel est votre premier souvenir musical, celui qui vous a donné envie de faire de la musique ?

Mon père est guitariste donc toute petite, j’allais écouter des concerts dans des bars où il jouait du jazz. Parmi les premiers souvenirs musicaux que j’ai en tête, il y a ces moments-là. A l’époque on pouvait encore fumer dans les bars. Je me souviens écouter la batterie, la contrebasse, la guitare, le tout avec une forte odeur de tabac.

Quel parcours d’apprentissage avez-vous suivi pour faire de la musique ?

Au tout début, c’est mon père qui m’a enseigné la guitare. Ensuite, j’ai eu des cours particuliers avec un professeur puis je suis rentrée au conservatoire régional. J’ai fait une licence en parcours guitare classique avant de faire de la chanson. J’ai commencé à chanter et je me suis dit « tiens ça me correspond pas mal cette partie créative ! ». C’est au moment d’enregistrer mon premier EP « Désir de révolte » que je me suis dirigée un peu plus vers la chanson alors que je faisais encore surtout de la guitare classique. J’avais envie d’écrire, de composer.

Jouez-vous d’autres instruments que la guitare ?

Je joue principalement de la guitare et je joue un peu de clavier pour pouvoir m’accompagner et créer.

Quels artistes ont le plus d'influence votre carrière et pourquoi ?

Il y en a beaucoup ! J’aime des choses très variées et j’écoute beaucoup de classique. En ce moment, j’écoute Camille Pépin, une compositrice contemporaine. J’écoute aussi de la folk française comme Laura Cahen. Il y a aussi une artiste internationale Adrianne Lenker que j’aime beaucoup et qui fait des parties à la guitare très intéressantes ! Ah et un artiste indépendant que je trouve aussi très intéressant, notamment sur la manière dont il se positionne sur certains sujets. Il s’agit de James Blake. En ce moment, il parle beaucoup de ce que c’est d’être un artiste indépendant et de la nécessité d’être en relation directe avec les personnes qui apprécient sa musique.

Comment décririez-vous votre style musical à quelqu'un qui n'a jamais entendu vos chansons ?

J’ai un petit mantra qui résume plutôt bien ma musique, c’est « J’aimerais chanter comme Barbara si elle avait aimé Jeff Buckley ». Je dirais qu’il y a beaucoup de guitare, beaucoup de douceur, j’essaie d’écrire des textes qui parlent de choses profondes et d’être poétique à la fois. Mon envie pour les personnes qui m’écoutent c’est de passer un moment ensemble… peut-être inhabituel mais surtout très sensible.

Quels défis rencontrez-vous en tant qu’artiste émergeante et plus particulièrement en tant que femme ?

Il y en a beaucoup ! Mais il y a aussi beaucoup de joie et de choses chouettes bien-sûr ! Dans les difficultés en tant que femme, je dirais le manque de représentation et de visibilité. Il y a de plus en plus de représentations dans les niveaux hauts, mais pour les artistes indépendants ou qui débutent, si on regarde les chiffres il y a très peu de représentations dans les festivals et autres listes. Au niveau des labels par exemple, on se rend compte rapidement que dans les artistes signés, il y a plutôt 80% d’artistes masculins. Il y a beaucoup plus d’hommes qui signent, en comparaison les femmes et les personnes non-binaires sont beaucoup moins représentées. De manière plus insidieuse, chaque fois que je parle avec d’autres artistes femmes, je me rends compte que l’on partage des expériences similaires de violences, parfois même de tentatives d’emprise, et pas seulement au sein du milieu musical. On partage toutes ces vécus et ça se vérifie juste en échangeant.

Vous souvenez-vous de la première chanson que vous avez écrite (publiée ou non) ? Quelle était son histoire ?

Oui, je crois qu’elle ressemblait beaucoup à une chanson de Tracy Chapman « Talk about Revolution » et je pense d’ailleurs honnêtement que ma chanson était vraiment plus qu’inspirée de celle-là ! J’y parlais de liberté essentiellement. J’avais aussi écrit une chanson qui parlait de rêve. Et ma première chanson en français, elle s’appelle ton odeur et elle sort bientôt…

Comment choisissez-vous les thèmes de vos chansons ? Sont-elles inspirées de votre vie personnelle ou d'autres sources ?

Il y a des thèmes récurrents oui, celui de la liberté et de la révolte. Le féminisme aussi, abordé parfois frontalement, parfois moins. J’ai une chanson qui s’intitule « Je veux savoir » où va l’histoire des femmes et il y en a d’autres un peu plus… vindicatives ! Toutes s’inspirent de ma vie personnelle car ce sont des sujets qui m’importent. Je parle de rêve, d’être un peu à l’ouest aussi parce que ça me va bien, d’introspection et de voyage intérieur.

Que pourriez-vous me dire sur les morceaux « J’ai renversé la table » et « Je veux savoir » ?

(rires) Pour moi, cette chanson parle de l’histoire des femmes après que je me sois aperçue que dans la musique, comme dans bien d’autres domaines, les femmes ont été évincées. Par exemple, j’enseigne la musique classique et je n’avais jamais travaillé de morceaux de compositrices avant il y a très peu de temps. Et ce n’est pas parce qu’il n’y en a pas, au contraire, il y en a mais elles ont été effacées de l’histoire comme dans de nombreux autres contextes artistiques. Aujourd’hui trouver des compositrices implique d’effectuer un travail de recherches. Il y en a plein en fait, que l’on peut trouver sur le site compositrices.org. Cette invisibilisation vaut pour toutes les disciplines artistiques, il y a des femmes qui ont pratiqué l’Art, qui ont créé, composé, et qui n’ont simplement pas été notées dans les bouquins, soit involontairement, soit par volonté selon les périodes. On les préférait ailleurs, au travail domestique par exemple, donc elles ont été effacées, ou ce sont parfois les maris qui ont été crédités à leur place, elles étaient obligées de signer de leur nom d’épouse pour pouvoir produire. Donc aujourd’hui, alors que l’on parle beaucoup encore d’inégalités, je me demande quand nous arriverons enfin à une équité vis-à-vis de nos histoires et de nos droits.

 

"J’ai renversé la table" ça parle de renversement et de colère, une colère qui fait du bien et qui dit qu’on ne va pas s’excuser d’exister et qu’on va prendre la place qui nous revient, simplement parce qu’on existe, qu’on créé, qu’on fait des choses et qu’on a des choses à dire, arrêter de se taire, quelque chose comme ça… Ça parle de coming-out quelque part mais pas seulement… Il faut renverser la table parce que les choses sont inégales, et heureusement qu’il y a des gens qui œuvrent pour renverser la table !

La chanson « Daphné » donne des frissons, alors je me demande quel était votre état d’esprit quand vous l’avez écrite ?

Alors déjà, c’est trop cool que ça vous ait donné des frissons, ça me fait plaisir d’entendre ça ! Et Daphné, c’est une chanson inspirée d’un mythe : Daphnée, c’est la fille de la déesse Diane et il se trouve que dans le mythe elle est poursuivie par Apollon et, elle, Apollon ce n’est pas trop son délire ! Elle n’a pas du tout envie d’être mariée à Apollon ou d’appartenir à un homme donc elle fuit. Comme solution, son père lui propose de la transformer en arbre, en laurier plus précisément. La couronne d’Apollon faite en laurier, c’est une couronne faite avec une branche de Daphné, en fait. Et donc cette chanson-là est féministe aussi, elle pointe du doigt le fait qu’être transformée en arbre, ce n’est vraiment pas la meilleure des solutions (rire). On aimerait d’autres solutions, avoir d’autres options. Pour aller plus loin, je pense que c’est une chanson qui parle de déconstruction : l’égalité ce serait pas mal déjà, mais il faudrait aller plus loin et déconstruire un peu cette société où il n’y a que des semblants de libertés. Donc cette chanson c’était ça, cette idée d’aller plus loin.

Qu'est-ce que la musique vous apporte au quotidien, sur le plan personnel ou émotionnel ?

Mhm beaucoup de … C’est ma vie en fait ! Ça fait partie de moi donc elle est partout, quand je me sens bien la musique est bonne et quand je me sens mal la musique n’est pas bonne. Je n’ai pas de recul avec mon quotidien et la musique m’apporte une sorte de liberté je crois, une manière d’exprimer des choses que je trouve difficiles à dire dans le quotidien.

Comment vous préparez-vous mentalement avant de monter sur scène ? Avez-vous des rituels particuliers ?

Les prochains concerts ont eu lieu en librairie. J’ai fait beaucoup de choses pour travailler sur le trac et aujourd’hui pour me préparer, je fais du yoga le matin et je pratique du sport le jour d’avant, je médite, je m’échauffe. J’ai toujours peur mais j’essaie de me concentrer sur le plaisir que ça va être de partager ce que j’aime avec des gens.

Si vous pouviez collaborer avec n'importe quel artiste, qui choisiriez-vous et pourquoi ?

Il y en a plusieurs avec qui j’aimerais trop collaborer … Il y a une productrice que j’aime trop : Saya Grey, j’aimerais beaucoup collaborer avec elle parce que non seulement c’est une super musicienne mais en plus elle écrit des choses engagées, poétiques et c’est beau. Elle fait tout et tout est beau. Et en France j’aimerais beaucoup collaborer avec Laura Cahen, j’aime beaucoup ce qu’elle fait et ohhh j’aimerais trop jouer avec November Ultra ! J’adore ce qu’elle fait !

Quel est votre endroit favori pour écrire de la musique ?

Dans ma chambre !

Quelle est la chanson de votre répertoire dont vous êtes la plus fière, et pourquoi ?

Elle s’appelle Mon amour, je ne sais pas pourquoi mais cette chanson je pense que je vais avoir envie de la chanter toute ma vie. Il y a des chansons quand on les écrit, on est super content au début et après on se lasse un peu, mais celle-là je pense que je ne m’en lasserais jamais.

Quelle émotion cherchez-vous à transmettre à votre public à travers vos chansons ?

Je crois que j’ai envie qu’on soit ensemble pour ressentir des choses. Alors ça peut être des choses intenses ou des choses plus douces mais je trouve que tout est plus beau quand on est ensemble pour le partager.

Quand vous rencontrez un blocage créatif, comment faites-vous pour vous en sortir ?

Alors, parfois c’est plus ou moins facile à débloquer. Là, j’ai décidé de lâcher prise quand je rencontre ce genre de moment, il faut accepter que parfois il ne faut rien faire ! Donc ce sont des journées où j’abandonne et j’accepte que j’abandonne. Je regarde des séries, je me fais à manger ou je commande si vraiment je n’ai pas envie de faire quoi que ce soit. Toutes façons, c’est souvent quand j’arrête d’insister que ça vient.

Si vous pouviez tout reprendre du début, est-ce que vous changeriez quelque chose ? Si oui, quoi ?

Je crois que non, j’aimerais simplement avoir plus confiance en moi. Mais bon, ça on ne peut pas le changer. Poser des limites là où je sentais qu’il y avait besoin de le faire aussi.

Quel conseil donneriez-vous à quelqu'un qui rêve de devenir chanteur ou chanteuse ?

Déjà, de s’écouter. Ecouter son cœur et écouter ce qu’on aime, ce qu’on vit. Travailler à fond son goût et s’entourer de personnes qui vous traitent comme une égale, quelque soit leur niveau, leur âge, etc. Des gens qui vous respectent.

Si vous pouviez vivre un moment de votre carrière en boucle, ce serait lequel ?

Il y a plein de moment que j’aime trop ! Il y a des moments sur scène que j’ai grave kiffés, des moments de travail, de résidence où on se retrouve en groupe et ça c’est hyper nourrissant. J’aime bien passer du temps seule avec ma guitare aussi, je pourrais y passer des heures sans m’arrêter.

Est-ce qu'il y a une chanson que vous auriez adoré écrire, mais qui appartient à un autre artiste ?

Il y a une chanson que j’écoute beaucoup d’Adrianne Lenker qui s’appelle Anything. Elle dit « Je ne veux parler de rien du tout, je veux juste être contre toi et me blottir dans tes bras ». La mélodie est très, très jolie.

Avez-vous d’autres dates de concert prévues que nous pourrions annoncer ?

Le 9 novembre au Perreux sur marne dans une librairie qui s’appelle Folie d’Encre, c’est gratuit ! C’est organisé par un festival qui s’appelle Sors de scène.

Avez-vous un morceau fétiche que vous écoutez en boucle ?

Maro, j’écoute tout l’album Hortela

Si vous deviez créer la bande-son de votre vie avec 3 chansons, lesquelles choisiriez-vous ?

« Introvert » de Little Simz ensuite, il y aurait « Recomposed » de Max Richter et une chanson de Barbara qui s’appelle « Le mal de vivre ». La première parce qu’elle s’intitule Introvert mais il y a une intro avec des cuivres, qui donnent la sensation d’une marche comme on partirait en bataille. J’adore cette dualité, elle est trop bien ! La seconde, c’est une version revisitée des 4 saisons de Vivaldi et je la trouve intemporelle. Elle me rappelle les grands espaces, je pourrais l’écouter des heures, elle me fait toujours voyager. La troisième, parce que c’est Barbara ! Mais aussi parce qu’elle parle d’une éternelle mélancolie et du fait que cette mélancolie se transforme parfois en quelque chose de plus sombre. C’est une sensation que l’on connait souvent lorsque l’on fait de la musique et le fait de chanter ensemble, de vivre la musique ensemble, ça rend tout plus beau et donne de la force, on se sent moins seul.

A quand le prochain album ?

Pour l’instant ce sont des sorties de singles qui sont prévues. Le prochain single est prévu pour le 8 novembre donc envoyez-moi plein de force ! J’ai vraiment hâte de partager cette nouvelle chanson avec tout le monde, elle s’appelle « grandir ».  Voici le lien vers la chanson, il permet d'écouter ou d'enregistrer le titre dans une playlist, pour l'avoir à sa sortie ! 

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