Chez Allegro Musique, nous avons des profs aux histoires variées que nous avons plaisir à vous présenter. Pour cette fois, découvrez le parcours de Mélanie, chez nous depuis plusieurs années, qui est devenue prof de chant, solfège et Histoire de la musique un peu par hasard et y a trouvé une véritable vocation. Qu’il s’agisse du chant des oiseaux, des grands artistes lyriques ou de la musique en général, l’art tient une place importante dans sa vie et la pédagogie est une façon pour elle de s’épanouir pleinement. Que vous souhaitiez débuter le chant, ou devenir prof, découvrir son parcours et ses conseils vous sera précieux !
A quel âge avez-vous commencé le chant et quelle est votre formation ?
Je pense que comme tout le monde j’ai commencé à chanter dès l’enfance avec les comptines que l’on apprend à l’école ou avec les parents. Et puis je me souviens que mes deux grands-mères
écoutaient des chansons à la radio tous les jours. La paternelle était fan de Tino Rossi et de l'émission "La chance aux chansons" à la T.V qu'elle ne loupait jamais. La maternelle était fan de Luis Mariano et d'opérette qu'elle chantait à pleine voix dans sa cuisine. Ai-je hérité inconsciemment d'une transmission culturelle forte ? Sans nul doute car ma mère chante faux. A l’adolescence mes parents ont heureusement divorcé et c’est ainsi que mon beau-père mélomane m’a fait découvrir
l’opéra dont je suis immédiatement tombée amoureuse en essayant maladroitement de chanter
pareil. C’est comme ça en général qu’on découvre la musique, en écoutant l’entourage puis à travers les chanteurs et chanteuses que l’on admire et que l’on essaie d’imiter.
De façon sérieuse, j’ai débuté le chant un peu par hasard, ce n’était pas prévu. Je suis rentrée au conservatoire parce que mon compagnon de l’époque me mettre en scène dans un cabaret spectacle avec l’un de nos amis communs et moi. Ça s’appelait « la foule, gens ordinaires » et l’idée était de chanter ou dire des chansons populaires françaises, toutes générations confondues. Il y avait un chant lyrique à sortir au tout début, c’était une parodie de la mégalomanie du téléphone et des selfis, je jouais un personnage narcissique et je chantais le fameux air des bijoux chanté normalement par Marguerite dans l’opéra Faust de Charles Gounod. Je n’avais pas la formation donc j’ai toqué à la porte la porte du conservatoire de Bagnolet et Evry pour m’en sortir et ne plus m’égosiller sur cet air-là, sachant qu’il était au tout début et qu’il fallait ensuite tenir tout le long du spectacle. Je ne pouvais pas assumer tout le spectacle avec des chants différents sans apprendre à chanter et à placer ma voix. Je ne savais pas faire des variations techniques avec ma voix, placer
les voyelles ni même diriger le son, j’étais uniquement dans l’imitation. Je suis restée dix ans aux conservatoires ! Et j’ai complété cet apprentissage avec des stages techniquement ciblés (Alexander, Feldenkrais, le twang, et j’en passe).
Comment êtes-vous devenue prof chez Allegro Musique ?
Je suis entrée chez Allegro Musique en 2013 et environ deux ans avant, alors que je fréquentais beaucoup le milieu du théâtre, j’avais un ami jeune acteur, qui avait besoin d’un coaching de chant pour faire une audition où on lui demandait de chanter pour le rôle. Sachant que j’étais au conservatoire depuis quelques années, il m’a demandé mon aide. Je lui ai donc fait faire ce que ma prof me faisait faire et ça m’a beaucoup amusée, j’ai trouvé ça génial !
A l’époque j’étais uniquement photographe portraitiste (ma première passion avec le théâtre), il avait déjà posé pour moi pour son book de comédien. Réaliser son coaching vocal, ça m’a beaucoup amusée ! Mais en plus, j’ai découvert une passion pour l’enseignement ! J’ignorais totalement avant cette expérience avec lui que j’étais douée pour la pédagogie et c’est finalement lui qui m’a mise sur les rails de l’enseignement. Je me suis donc dit « Et si j’essayais de coacher d’autres personnes ? », ce que j’ai fait et j’y ai pris goût jusqu’à me sentir assez solide pour rejoindre Allegro Musique !
Quelle est la place de la musique dans votre vie ?
Je ne peux pas imaginer vivre sans. La musique, je ne la considère pas comme une passion car elle fait partie de moi viscéralement, et m’est carrément vitale. C’est au-delà de la passion, c’est comme une forme de respiration dont j’ai besoin en permanence. Les arts en général font partie de ma vie et de mon quotidien mais la musique au sens large du terme c’est indissociable de chacune de mes cellules, à mes yeux le silence n’existe pas !
Même le chant des oiseaux est pour moi la première musique ! Je suis raide dingue du chant des oiseaux, je suis déjà arrivée en retard à des rendez-vous parce que pour aller de chez moi au métro, je traverse un parc à Bagnolet immense où il y a des oiseaux et notamment la dernière fois une fauvette à tête noire que j’ai écoutée jusqu’à oublier l’heure ! D’ailleurs au même titre que l’on reconnait une musique qu’on a écouté plusieurs fois, on peut reconnaitre les différents chants d’oiseaux à force de les écouter, vous devriez essayer ! Vraiment la musique c’est quelque chose qui m’euphorise totalement.
Quelles sont les idées reçues sur le chant qu’il faut oublier selon vous ?
Croire que c’est facile ! Même si certaines personnes ont plus d’aptitudes que d’autres l’apprentissage reste long et laborieux. Disons qu’il y a des émissions de télévision qui font du mal à certains égos parce que les gens regardent les prestations et ne se rendent pas compte de tout le travail que ça représente derrière. Ils pensent et ont l’impression que c’est facile et abordable et se disent qu’ils peuvent le faire et vont tenter. Or ils sont souvent très déçus et leur confiance en eux en prend un coup. Il faut savoir que la nature nous a donné tout ce qu’il faut pour le langage mais pas pour chanter ! Nous avons 2 cordes vocales magnifiques qui nous ont permis de développer la parole mais pas de syrinx pour chanter comme les oiseaux. Comme nous sommes des êtres sensibles grands amoureux de la musique depuis la préhistoire, on a voulu quand même chanter aussi et on a
donc développé des techniques artificielles pour réussir à utiliser nos cordes vocales pour autre
chose que la parole seule. On ne pourra jamais chanter comme les oiseaux mais on s’en approche !
Ce que je trouve triste donc, ce sont les émissions qui font croire que tout le monde peut chanter sans effort et sans travail alors que c’est totalement faux. Par exemple pour chanter de la variété ou du rock, il faut compter 2 à 3 ans minimum. Pour apprendre à chanter de l’opéra il faut compter 10 ans parce que ce sont des techniques différentes. Evidemment, il y a des gens qui ont un talent inné mais ça ne les dispense pas de travailler pour autant pour apprendre les techniques. Donc, l’idée reçue à oublier c’est celle-là : chanter c’est facile.
Quelles sont les qualités indispensables pour apprendre à chanter ?
La patience et la bienveillance envers soi-même, l’absence de jugement disons. En fait ça ne sert à rien de s’énerver et d’être fâché contre soi quand on n’y arrive pas car le corps instrument est très complexe et qu’on ne peut pas l’apprivoiser rapidement. Il y a une tendance à perdre de l’énergie en étant mécontent de soi-même, cet état de négation nous fait perdre du temps aussi. Il faut au contraire rester concentré sur son corps instrument et essayer de comprendre les tenants et les aboutissants des blocages pour accéder au lâché prise. L’idéal c’est de parvenir à hypersensibiliser son ressenti intérieur. Pour vous résumer, le chant ce n’est pas seulement des cordes vocales qui se frottent l’une contre l’autre et produisent un son, c’est tout un ensemble de choses dans le corps qui
interviennent conjointement. C’est énormément de travail et pour cela il faut de la patience et de la détermination et ne pas s’épuiser inutilement sur des auto-jugements inutiles, au contraire consacrer son temps à progresser en étant bienveillant envers soi-même.
Quelle est l'importance de la technique respiratoire dans le chant ?
C’est l’une des principales clés. La respiration va de paire avec le chant. Dans n’importe quelle catégorie musicale, n’importe quel chant, on peut trouver des phrases longues à chanter. Ce n’est pas naturel du tout, nous les humains quand on parle au quotidien, on remplit nos poumons de 10 % d’air, mais pour le chant il faut atteindre les 30 % afin de pouvoir gérer à sa guise la pression de l’air dans le larynx et ainsi faire durer une phrase sans respirer. A moins que le compositeur vous écrive de respirer à tel endroit dans telle phrase, il faut cibler ses respirations dans les phrases en fonction de leur longueur mais aussi en fonction des notes aigues ou graves et bien sûr en fonction de l’émotion qu’on veut faire passer à l’auditeur il ne faut pas respirer au milieu d’un mot. Donc comme il faut tenir des longueurs de phrase en ciblant nos respirations, il va falloir mettre plus d’air dans les poumons, d’où la respiration abdominale. On ne peut pas l’obtenir en gonflant uniquement la poitrine car elle réduit le souffle, il faut respirer en bas là où se trouvent les côtes basses, il faut respirer vers le bas dans toute la ceinture abdominale y compris le dos et s’entrainer. C’est une question de confort aussi.
Les personnes qui font de la médiation sont avantagées puisqu’elles ont déjà la conscience du soi, la capacité de relaxation plus rapide. La moitié du chemin est déjà parcouru finalement, il ne reste plus qu’à conscientiser le corps en tant qu’instrument vibratoire.
Comment adaptez-vous votre méthode d'enseignement en fonction des différents niveaux et styles de vos élèves ?
En écoutant leur outil vocal et leur tessiture. Lorsque je fais faire des vocalises, cela me permet d’identifier à quel stade est la personne avec son corps instrument, comment elle l’utilise. Cela me permet de placer le curseur pour savoir ce qui est déjà acquis et ce qui reste à faire. Parfois je tombe sur des gens qui ont déjà un bon bagage alors qu’ils chantent depuis peu, un an ou deux. A l’inverse parfois je tombe sur des gens qui chantent depuis de nombreuses années et qui ont pris de mauvaises habitudes, notamment en essayant d’imiter les chanteurs ou chanteuses qu’ils aiment. Il ne faut jamais faire ça parce que on prend en même temps les tics de l’artiste et pour ensuite reperdre tout ça, c’est très compliqué, on perd un temps précieux. Pour ma part, j’étais dans une imitation d’Edith Piaf en entrant au conservatoire et je peux le dire c’était une galère pour perdre tout ça ! Donc, l'idéal pour ne pas être influencé par un ou une interprète, c'est d'écouter différentes interprétations pour que l’oreille s’habitue à entendre plusieurs manières possibles de chanter une même chanson.
Quelle est votre méthode pour aider les élèves à développer leur propre style vocal unique ?
Pour cela il faut déjà savoir qui on est, ce qu’on aime. Il y a une différence fondamentale entre ce que l’on aime écouter et ce que l’on aime chanter. A la base, la Nature nous donne une identité vocale unique, cette voix là a des possibilités dans les graves, les aigus et les médiums. Les médiums correspondent à notre voix parlée. Selon la culture que l’on reçoit, le pays où l’on nait, on a des médiums plus ou moins élargis. Mais en s’ouvrant à d’autre cultures, on élargit notre gamme de sons, parce que naturellement l’oreille va se former à aller plus loin. Donc vous allez faire connaissance avec vous-mêmes en découvrant ce que vous aimez et ce que vous n’aimez pas dans toutes les palettes de sons existantes.
En faisant preuve de curiosité et en écoutant des choses très variées, vous allez apprendre à éduquer votre oreille et découvrir qui vous êtes, quels sont vos goûts. Vous n’aurez pas assez de toute une vie pour découvrir toutes les créations musicales du monde mais si vous commencez maintenant… … Bien sûr, outre le goût, il y a aussi l’outil donné à la naissance et qui se révèlera plus épanoui dans tel ou tel genre musical. Il y a des choses qui nous sont délicieuses à l’oreille mais que notre voix ne peut pas chanter. Si vous voulez écouter quelqu’un qui a une technique parfaite et imparable pour réaliser toutes sortes de variations avec sa voix, je vous conseille la chanteuse du groupe Moriarty, Rosemary Standley, qui a la souplesse technique et l’émotion dans l’interprétation, ce qui lui permet de chanter aussi bien de la pop, du jazz, du lyrique, etc. Et chez les hommes, écoutez par exemple Marc Mauillon, aussi à l’aise dans le baroque que le lyrique moderne ou encore les chants des soldats de 14-18. Ils sont parfaitement orientés vers leurs résonateurs crâniens, et timbrent leur voix comme si c’était naturel, mais il n’y a pas que cela. Ce n’est pas seulement une orientation verticale, elle va aussi à l’horizontal et prend l’espace autour de la caisse de résonnance naturelle qu’est la tête. Regardez leur attitude tranquille, comme s’ils ne faisaient aucun effort, ils sont incroyables!
Quels sont les aspects les plus gratifiants de votre métier de professeur de chant ?
Je dirais quand j’arrive à détendre un élève, amener un élève à la détente et au lâcher prise alors là, c’est Byzance ! Rares sont les personnes qui abordent l’apprentissage du chant avec sérénité, la plupart se mettent la pression et apprennent comme s’ils étaient à l’école. Or, on ne peut pas faire de musique en étant dans un esprit scolaire, ça ne va pas ensemble, musique et scolarité se repoussent. Les gens ont tendance à intellectualiser l’apprentissage du chant au lieu d’y aller à l’instinct et de se fier à leurs oreilles. Il faut y aller charnellement, avec son corps instrument. Evidemment, il faut penser dans un coin de sa tête à comment on veut interpréter la chanson mais c’est autre chose encore, c’est presque la cerise sur le gâteau. La première chose c’est de travailler sa voix pour conscientiser son corps instrument.
Evidemment voir un élève qui progresse c’est toujours gratifiant, mais le summum c’est quand il arrive à formuler la conscience du cheminement du son dans son corps instrument. Quand j’entends, à travers les mots qu’il ou elle emploie, que c’est le bon chemin sur le plan sensoriel et pas seulement à l'oreille, que la personne a passé un cap, c’est très gratifiant en tant que prof.
Quels sont les exercices vocaux que vous recommandez pour améliorer la justesse des notes ?
On peut utiliser l’application gratuite « Perfect piano » si on n’a pas de clavier. Elle permet d’appuyer sur chaque touche pour faire sortir le son de la note, c’est vachement pratique pour éduquer l’oreille. En général, s’entrainer note par note est un bon moyen d’améliorer la justesse. Je commence avec mes élèves par le Do parce que c’est la gamme de référence en Occident, pour les habituer à entendre, je fais également les octaves pour apprendre la note sur plusieurs hauteurs. Je ne leur fais pas faire un gros son, le but du jeu étant qu’ils arrivent à identifier le plus rapidement possible la hauteur de la note quand ils l’entendent et à la reproduire le plus rapidement possible, jusqu’à ce que ça devienne un réflexe. On reste sur les notes conjointes de la gamme Do tant que la personne n’est pas parvenue à la reproduire. Après quand le note à note à fonctionné, on commence à travailler les intervalles. C’est long, c’est laborieux, faut s’accrocher mais c’est faisable à moins d’avoir un problème auditif irréparable.
Quels sont vos conseils pour maintenir une voix saine et éviter les blessures vocales ?
Ne pas tirer sur ses cordes vocales, respecter sa tessiture et surtout être à l’écoute de son corps instrument. Si en chantant on sent que ça tire, que ça force, on arrête sinon les cordes vocales ne vont pas aimer. Il faut imaginer que dans le larynx ce que vous avez ce sont 2 princesses capricieuses ! Ce que je dis à mes élèves adultes ou enfants c’est qu’il y a Javotte et Anastasie au fond de la gorge, elles sont capricieuses et si elles ne sont pas assez hydratées, si elles ont pris la clim, un courant d’air ou un chaud froid, s’il y a un petit nodule, vous ne pourrez pas chanter comme vous le voulez, sans compter les émotions extrêmes tel que le stress, le chagrin, l’euphorie, etc. Il y a beaucoup de si … I Il faut faire beaucoup de vocalises avant de chanter, s’échauffer pour dépasser la zone de confort des notes médiums sans se blesser. Il n’y a pas de secret, vocalises ou sinon elles ne vont pas aimer. En général, la référence à Cendrillon parle à tout le monde !
Comment le chant peut-il aider à améliorer la confiance en soi et l'expression personnelle ?
Il faut savoir que quand on chante, on émet des vibrations, qui se propagent partout, à l’intérieur et à l’extérieur de soi. Et il se trouve que des vibrations similaires, on les perçoit quand on est bébé dans le ventre de la mère et que cette dernière parle ou chante. A partir je crois du septième mois, l’oreille du bébé commence à se développer et à entendre et percevoir des sons. Avant cela, comme toutes les cellules du corps de la mère, le bébé perçoit les vibrations, il est enveloppé de vibrations et plus la parole et le chant sont forts et plus les vibrations vont être fortes. Si bien que lorsqu’une fois adulte on chante, la mémoire du corps se souvient des vibrations berçantes dans le ventre de la mère et c’est pour cela que c’est apaisant et que parfois même c’est soporifique, tant cela détend et rassure.
Pour ce qui est de prendre confiance en soi, tout dépend tout de même de la personnalité des gens, du vécu mais en règle générale, le fait d’apprendre à poser sa voix et à chanter permet de gagner en confiance.
Quel est votre meilleur souvenir en tant que prof de chant ?
C’est très difficile comme question ! Est-ce que j’ai le droit d’avoir quelques minutes de réflexion ? C’est impossible de choisir un souvenir préféré parce que j’en ai tellement des souvenirs merveilleux avec mes élèves, que ce soit chanter en duo ou voir un ou une élève se dépasser et le voir arriver à quelque chose qu’il n’aurait jamais soupçonné, il y a trop d’exemples ! Je vais plutôt parler du moment où, en tant que prof, je crois au bout d’un an chez Allegro Musique, je me suis sentie à ma place. Lorsqu’on suit un cursus traditionnel au conservatoire, on est obligé d’aller sur scène pour être évalué mensuellement ou trimestriellement, et moi être sur scène ce n’est vraiment pas mon truc. J’ai un énorme trac au point d’être malade même !
Ce qui m’a fait extrêmement plaisir, c’est de me rendre compte que j’avais le pouvoir d’aider les gens à se réaliser eux-mêmes à travers le chant et ça, ça m’a waouh ! Vous savez, dans ma génération 80, nous étions élevés dans l’idée d’un cheminement social à respecter pour « réussir sa vie », il fallait avoir une relation amoureuse, un métier et faire des enfants. Le changement n’était pas forcément le bienvenu et je n'ai réalisé aucun des trois pour m'épanouir. Quand j’avais 20 ans j’ai été costumière, régisseuse, j’ai fait de la réalisation vidéo, je voulais être comédienne ou metteuse en scène, et puis après il a fallu être dans la réalité concrète de payer les factures et j’ai dû prendre des boulots alimentaires, ce qui m’a décentrée et déprimée. Alors, tentant le tout pour le tout, j’ai fait le pari de me lancer professionnellement dans la photo comme métier passion en craignant vraiment de perdre le plaisir de faire. Et devenir prof de chant m’a permis de réaliser que je pouvais m’épanouir dans différents métiers, certes artistiques, mais sans perdre le plaisir de faire, c’était génial.
Le jour où j’ai pris conscience de ça, ça a été très euphorisant ! Me dire « waouh je peux m’épanouir dans la photo, mais pas que ! ». En tant que prof de chant, je me sens à ma place et le moment où je l’ai réalisé était magique. De ce fait, je peux me vanter d’avoir très peu « travailler» dans ma vie puisque étymologiquement « travail » signifie « torture ».