Souvenez- vous de Mahsa Amini, une jeune femme iranienne arrêtée par la police des mœurs pour « mauvais port du voile », retrouvée morte en détention. A l’approche de l’anniversaire de sa mort, le chanteur pop Medhi Yarrahi a apporté son soutien au mouvement de rébellion que la disparition de Mahsa avait initié dans le pays.
Une chanson en faveur de la liberté des femmes iraniennes
C’est à travers la diffusion d’une chanson que l’artiste pop iranien a apporté son soutien au port du voile facultatif, faisant écho au mouvement de contestation qui traverse le pays depuis la mort de Mahsa Amini.
Dans le clip de sa chanson Roosarito, l’artiste Mehdi Yarrahi incite les femmes à enlever leur voile et à montrer leurs cheveux. Le clip montre ainsi des images de femmes qui ne portent pas le voile et qui sont vêtues de hauts qui laissent leur ventre apparent tout comme leurs bras. Le clip contient également des scènes filmées lors des manifestations contre le pouvoir après le décès de Mahsa, un message fort envoyé au pouvoir en place.
Un chanteur engagé
Le chanteur de 41 ans n’en est pas à son coup d’essai et ceux qui le connaissent ne voient aucune surprise dans son geste. En effet, le clip dans lequel il encourage le « voile facultatif » et s’adresse aux « courageuses femmes iraniennes » n’est pas sa première prise de position sur le sujet. Le chanteur soutient depuis le début le mouvement de contestation civil déclenché en septembre 2022 par le décès de Masha. Il avait également critiqué plusieurs fois le pouvoir en place à l’occasion de différents concerts, notamment pour soutenir les habitants du Khouzestan, victime de discrimination par les autorités.
Les conséquences des sa prise de position
Les détenteurs du pouvoir judiciaire du pays ont annoncé en réponse à la sortie de son nouveau titre, que le chanteur était poursuivi pour diffusion d’une chanson contestant les règles islamiques et l’obligation du port du voile, en vigueur depuis 1979. De plus, une manifestation pour l’anniversaire de la mort de Mahsa Amini étant prévue bientôt, les autorités iraniennes redoublent de vigilance et déploient de nombreux policiers et policières pour contrôler le port du voile dans les rues. Les femmes qui ne le portent pas sont ainsi amendées et interdites de conduire.
Pour rappel
Mahsa Amini avait seulement 22 ans lorsqu’elle a été retrouvée morte le 16 septembre 2022. Sa mort était survenue juste après son interpellation par la police des mœurs. Depuis un an, de nombreuses femmes font preuve d’un courage immense en sortant sans leur voile, tout en connaissant les conséquences possibles, afin de soutenir le mouvement de contestation.