Essentielle pour tout instrument à archet, la colophane est l’accessoire pour violon qui lui donne toute sa sonorité. Découvrons ensemble comment l’appliquer, à quelle fréquence, et surtout comment correctement la choisir…
Pourquoi mettre de la colophane sur son archet ?
La colophane tire son nom d’une ville de la Grèce antique, baptisée « Kolophôn », d’où l’on extrayait des arbres résineux, par la distillation de plusieurs éléments, le précieux résidu.
À la fois solide et cassante, elle peut présenter différentes couleurs, allant du jaune clair au noir opaque. La teinte se modifiant en fonction de la manière dont elle est distillée et par les additifs contenus.
Tous les musiciens d’instruments à cordes frottées (contrebasse, violoncelle, alto, violon) sont amenés à l’appliquer sur leur archet, car sans elle, les crins glissent trop et ne produisent aucun son ou un léger murmure. Concrètement, la colophane crée une accroche sur les cordes, liée à l’origine du son produit.
Comment l’appliquer et à quelle fréquence ?
Avant chaque cours particulier de violon, répétition ou concert, le musicien doit appliquer de la colophane sur son archet : ce geste va très vite devenir automatique !
Pour cela, il procède comme ceci :
- Étape 1 : il tend ses crins
- Étape 2 : il prend son archet avec la main droite et la colophane avec la gauche
- Étape 3 : il applique le résidu dans un mouvement d’avant en arrière sur toute la longueur de l’archet, et sans forcer sur ses crins
Conseils : Réalisez un ou deux allers-retours maximum, sans quoi vous risquez d’encrasser votre instrument. Sauf si la mèche ou la colophane n’a pas encore été utilisée, auquel cas, vous pouvez procéder à quelques passages supplémentaires. À noter qu’une colophane neuve peut être difficile à appliquer : dans ce cas précis, vous pouvez la frotter, au préalable, contre un papier abrasif.
Attention : la poussière générée par cette application peut irriter la peau et les voies respiratoires. Face à ces signes de réactions allergiques, il est vivement conseillé de choisir un produit de synthèse ou hypoallergénique comme la colophane Geipel ou Larsen.
Comment choisir sa colophane ?
Sur le marché, plusieurs variétés de colophanes sont disponibles. Pour vous aider à choisir la vôtre, voici quelques indications :
- Les violonistes privilégient les modèles les plus secs et les plus durs.
- Pour des cordes en acier, il est préférable d’opter pour un produit dur ; alors que les cordes en boyau ou synthétiques préfèrent une version plus tendre.
- Dans un pays au climat chaud, comme la colophane peut se ramollir, il est recommandé de la choisir plus foncée, car elle résiste davantage à la chaleur que les modèles plus clairs.
À l’origine, le postulat était que plus le produit était sombre, plus il était collant et souple. De nos jours, l’éventail des couleurs disponibles ne traduit plus forcément cet état, à cause des additifs, qui en modifient les caractéristiques.
Attention : il n’est pas très recommandé d’en utiliser plusieurs sur un même archet. Le mélange ne permettrait pas de contrôler les effets de chaque modèle.
Enfin, sachez que traditionnellement, la boîte contenant la colophane indique sa durée de vie : si elle est généralement d’une année, il est possible de la prolonger jusqu’à 5 ans, dans la mesure où la sonorité de votre jeu ne s’en ressent pas. En effet, s’il est avéré que ses composants principaux s’oxydent ou s’évaporent dans le temps, ce processus reste malgré tout très lent, et la date indiquée n’est là que pour garantir un résultat parfait (et pour en vendre davantage !).