En chant lyrique, il est coutumier de classifier les voix en fonction de leur tessiture, c'est-à-dire l'étendue des notes que la voix peut facilement atteindre sans modification de volume ou de justesse. Si vous prenez des cours particulier à domicile de chant, votre professeur vous a sans doute déjà renseigné sur le registre qui vous correspond. Si ce n'est pas le cas, ou que vous souhaitez approfondir votre culture musicale, voici un classement des différents types de voix homme et femme, de la plus grave à la plus aiguë.
Les types de voix d'homme en chant
La basse chantante et la basse profonde
Les basses représentent la tessiture la plus grave de tous les registres, exclusivement masculine. Se distinguent principalement la voix de basse chantante et la basse profonde.
La basse chantante comporte une suavité due à sa souplesse et à sa présence dans les aigus.
La basse profonde, aussi appelée basse noble ou basse Nivette, atteint les notes les plus graves avec une profondeur propre à certains personnages âgés, ou au caractère solennel. C'est une tessiture assez rare, plus fréquente chez les chanteurs slaves.
Exemple : Boris Christoff chante "Song of the Volga Boatmen"
Le baryton
La tessiture du baryton est proche de celle de la voix parlée. Elle conjugue la portée de la basse et le caractère délicat du ténor. Cette voix chaleureuse, mélodieuse et prenante, se retrouve fréquemment dans les opéras de Verdi et Fauré.
Le baryton-basse, sous-catégorie du baryton, se concentre principalement dans les médiums au détriment des aigus et des graves, avec plus de puissance et de dimension que le baryton simple. C'est une tessiture particulièrement choisie pour les rôles de méchants.
Exemple : José Van Dam chante du Fauré
Le ténor
Son timbre clair et ses vocalises spontanées dans les notes aiguës privilégient le ténor pour les rôles de héros romantique. Il se retrouve dans le répertoire français à profusion, et chez nombre de personnages de Mozart.
Deux sous-catégories peuvent être délimitées : le ténor léger, et le ténor lyrique. La haute-contre est une catégorie de ténor qui a une tessiture très élevée, très aiguë. On la confond souvent avec le contre-ténor, mais la technique de chant n'est pas le même.
Exemple : Luciano Pavarotti dans une reprise cinématographique d'un opéra de Verdi
Le contre-ténor
Le contre-ténor atteint des notes très aigües. Il existe deux moyens pour l'homme de parvenir à chanter ainsi.
La méthode artificielle qui consiste à castrer les jeunes garçons avant la puberté est à l'origine des castrats, dont la virtuosité et la clarté de voix se trouvèrent longtemps sans égal, au prix d'un sacrifice humain conséquent.
La méthode naturelle repose sur une technique particulière de vibration partielle des cordes vocales.
Les contre-ténors et haute-contres interprètent principalement des œuvres religieuses et opéras du Moyen-Age, dans des rôles héroïques.
Exemple : James Bowman chante un aria de Haendel
Les types de voix de femme en chant
La contralto
Elle correspond à la voix alto dans les chorales. Sa richesse et sa chaleur servent à merveille le lied romantique. Les solistes contraltos sont assez rares, et leur voix unique apporte une émotion profonde.
Cette tessiture s'atteint généralement avec la voix de poitrine, mais la contralto utilise aussi sa voix de tête dans les aigus
Exemple : Nathalie Stutzmann chante Haendel
Le mezzo-soprano
La voix de mezzo-soprano est légère et expressive, avec une tessiture placée entre l'alto et le soprano. Elle se retrouve très souvent dans le répertoire français.
Exemple : Cecilia Bartoli interprète Carmen dans l'opéra de Bizet
Le soprano dramatique
Sa tessiture se place une ou deux notes en-dessous du soprano lyrique, mais au-dessus de la mezzo. Puissante, avec un caractère sombre, elle convient aux rôles dramatiques empreints de passion.
Exemple : Marie Vasconi sur du Dvorak
Le soprano lyrique
Le soprano lyrique, ou soprano, est une voix courante. Sa tessiture s'étend dans les aigus, avec une certaine puissance. Il est utilisée pour les rôles de servante ou d'héroïne.
Exemple : Anna Netrebko dans La Traviata de Verdi
Le soprano léger et le soprano colorature
Ces voix représentent les plus aiguës de tous les registres. Elles sont parfois confondues sous l'appellation soprano léger colorature, bien que la colorature atteigne trois ou quatre tons aigus supérieurs. Leur virtuosité s'accompagne de vocalises et de trilles impressionnantes, sur des rôles de soubrette, ou de jeune héroïne.
Exemple : Natalie Dessay dans "L'air des clochettes" de Lakmé
Classification des voix : le mot de la fin
En plus de ces grands ensembles, les voix se distinguent également en fonction des rôles ou des compositeurs qu'elles peuvent interpréter (baryton verdi, basse bouffe...), liés à leur timbre.
L'identification du registre se fait seulement après la puberté car les enfants chantent spontanément dans une tessiture aiguë.