Avant de vous orienter vers un violon acoustique ou un violon électrique, découvrons ensemble leur différence et les critères à considérer dans le choix. Dans tous les cas, sachez que la pratique de l’un n’exclut pas la pratique de l’autre, même si cela peut sous-entendre des réajustements dans certains apprentissages…
Les grandes différences entre un violon acoustique et un violon électrique !
En comparant un violon acoustique (ou classique) et un violon électrique, vous ne manquerez pas de noter des différences visuelles entre les deux instruments, des singularités qui expliquent les différences dans leur jeu…
Les différences entre les deux instruments
- Une structure pleine VS une structure creuse
Un violon acoustique s’articule autour d’un corps creux, une caisse de résonance qui va naturellement amplifier le son produit. Un violon électrique s’appuie sur un corps creux qui ne reproduit aucun son sans appareil externe (ampli, sono, enceintes, pédales à effets, etc.).
- 4 cordes VS 5 cordes et plus
Un violon acoustique est composé de 4 cordes – de la plus épaisse à la plus fine, Sol, Ré, La et Mi. Un violon électrique en compte souvent au moins 5 (le Do s’ajoute aux cordes traditionnelles), ce qui lui permet d’avoir une corde plus grave (comme les Altos).
- Une apparence traditionnelle VS, un design éclectique
Un violon acoustique a systématiquement la même apparence : quel que soit le modèle ou la taille retenu, on y retrouvera la volute, les chevilles, la table d’harmonie, la touche, les ouïes, le chevalet, le cordier… Un violon électrique ne respecte aucun tracé prédéfini – même s’il respecte évidemment les éléments de jeu, comme la touche, le manche ou encore la mentonnière.
- 500 grammes VS 100 grammes
Si un violon acoustique pèse en moyenne 480 grammes, le violon électrique peut aussi bien se limiter à 100 grammes comme largement dépasser les 700 grammes. Attention aux instruments trop lourds, qui fatiguent les mains comme les bras et peuvent être à l’origine de tendinites.
Les différences dans le jeu
- Une sonorité naturelle VS une sonorité restituée
Compte tenu de son absence de caisse de résonance, le violon électrique n’offre pas une sonorité identique à celle du violon classique : quand ce dernier n’a besoin d’aucune technologique annexe pour se faire entendre, le modèle électrique doit utiliser un ampli. Concrètement, par le biais des capteurs présents dans son chevalet, il « transforme » la vibration des cordes en un signal électrique transmis à un ampli. À noter que la qualité de la restitution sonore d’un violon électrique dépend de son chevalet et du nombre des capteurs installés dessus.
Schématiquement, le violon classique assure une sonorité, à la fois plus nuancée et plus subtile, quand sa version électrique étend considérablement sa palette de sons, grâce à la possibilité d’y insérer des effets.
- Une vibration VS aucune vibration
Un violon classique utilise sa caisse de résonance pour faire vibrer les sons et permet au violoniste d’y ajouter des nuances avec la technique du vibrato. Un violon électrique n’offre pas cette possibilité, puisque sa structure pleine ne permet pas les vibrations du son : il ne pourra l’obtenir que par le biais d’effets.
Comment orienter son choix entre l’un ou l’autre ?
Le style de musique joué
L’orientation d’un violoniste vers un instrument classique ou électrique dépend essentiellement du style de musique qu’il souhaite pratiquer. Malgré la polyvalence du violon acoustique, une prévalence pour le répertoire rock, métal, hip-hop ou jazz induit le choix d’un modèle électrique – notamment grâce à l’étendue des effets que l’on peut y coupler. Alors qu’un goût plus prononcé pour les morceaux classiques orientera davantage un violoniste vers un modèle acoustique, pour la subtilité de ses sons.
Le contexte autour des sessions de jeu
Qu’il soit électrique ou acoustique, le prix de l’instrument dépend de sa qualité et de ses finitions. Dès lors, il ne peut être un critère valable pour orienter son choix.
Par contre, le bruit peut être un facteur d’influence en appartement. En effet, quand un violoniste classique peut réduire le son produit avec une voc, un violoniste électrique peut totalement l’occulter en utilisant un casque, branché à son ampli ! Un musicien contraint à des horaires atypiques peut apprécier cette nuance.
Un violoniste acoustique peut devenir un violoniste électrique (et inversement) !
Heureusement, le choix d’un instrument électrique ou acoustique n’est pas rédhibitoire : la pratique de l’un suppose simplement une période de réajustement, pour pouvoir pratiquer l’autre. En effet, même si les caractéristiques de deux instruments sont très proches, leur différence suppose une certaine adaptation du musicien… À noter qu’il est généralement admis qu’un violoniste acoustique aura moins de difficultés à basculer vers l’électrique que l’inverse, dans la mesure où le violon classique est globalement plus exigeant.
Du violon acoustique à l’électrique !
Le passage d’une structure creuse à une structure pleine peut perturber le violoniste classique qui a l’habitude d’entendre directement ce qu’il joue. Avec l’électrique, la provenance étant différente (elle vient de l’ampli ou des enceintes), la restitution de cette perception peut déstabiliser le musicien qui perd ainsi un de ses repères clés !
L’absence de vibration requiert également une période d’acclimatation : au départ, le violoniste classique risque de forcer sur l’archet, pour parvenir à nuancer ses notes, ce qui ne produit aucune variation sur un modèle électrique. Ce n’est qu’en couplant le mouvement des doigts et les effets que l’on peut obtenir un résultat.
Enfin, un poids supérieur peut également entraîner quelques difficultés pendant les premières sessions de jeu : le musicien devra s’habituer et se muscler en conséquence !
Du violon électrique à l’acoustique !
Le temps d’apprentissage du violon acoustique est similaire à celui réalisé sur un violon électrique : les deux instruments réclament de l’entraînement et de la rigueur. Mais, si les bases et techniques restent acquises, le passage de l’électrique à l’acoustique va réclamer encore davantage de rigueur, dans la mesure où un violon classique ne tolère aucune approximation !
De même, si un violoniste classique construit ses repères autour des vibrations qu’il produit, un violoniste électrique ne pourra pas s’appuyer sur ses acquis et devra entièrement les construire.
Les premiers temps, en fonction de la variation de poids entre les deux instruments, le musicien va devoir acclimater sa tenue et à sa posture, aussi bien face à un violon plus léger, que face à un violon plus lourd.
Enfin, avec un instrument classique, le violoniste pourra se libérer de ses nombreux appareils – la pédale à effets, le casque haute-fidélité, l’ampli et, le cas échéant, l’équaliseur et la station de travail MAO (Musique Assistée par Ordinateur) pour un retour à l’essentiel !
Pour conclure, quel que soit votre choix de départ - violon électrique ou violon acoustique – une période d’acclimatation est requise pour opérer le changement. Une période plus ou moins longue selon les musiciens, mais qui, moyennant un travail soigné et régulier, n’est jamais rédhibitoire ! Pour votre information, sachez que beaucoup de violonistes professionnels disposent des deux types d’instruments et naviguent, au gré des concerts et besoins, entre les deux.